dimanche 28 juin 2009

Vivre et mourir au pays

Tiens, petit, mange : c’est bon pour toi. Le but du jeu, c’est de faire croire au type que tu fais ça pour son bien. Les gens n’aiment pas se dire qu’ils font des choses inutiles, les gens aiment bien se dire que ce qu’ils font a un sens. Les gens aiment bien parler de cohérence, de logique, d’ordre. Si tu penses que c’est parce que ça les rassure, tu seras un bien piètre psychologue.

Les plus évolués sur l’échelle de la connaissance de soi te parleront d’éthique, de construction, qu’ils avancent. J’avance dans la vie et je construis peu à peu ce qui ressemble à l’éthique de mon existence. Si tu as déjà entendu ça, c’est normal. Prendre soin.

Il faut commencer par établir la norme, par exemple, l’heure à laquelle programmer ton réveil. L’éthique de la construction débute par un rythme. Si tous les jours tu ne fais pas les mêmes choses et si tu ne pars pas en week-end quand ça t’arrange, ne vas pas t’étonner que tout foute le camp.

Après, il est possible que tu sois surpris, ça va avec, les plates-bandes originent l’éventualité de la mauvaise herbe. Et inversement. Sinon, c’est pas drôle.

Tu pourrais même être surpris de plus en plus, laisser faire les choses, admettre l’intrinsèque liberté du flux. Ça pourrait même devenir l’éthique de ta construction, ça.

Regarde les humains en grappe, on n’est pas loin de pigeons qui picorent une pelouse.