samedi 13 juin 2009

Hygiène morale

Voilà, que veux-tu, ta vie court si bien. Du matin jusqu'au soir, réveil et couvertures : sans cesse occupé à faire mille autres choses. A ranger, bien en place, dans leurs petites casemates : à neuf heures, voyons-nous, à midi, un whisky. Tout petit et pas trop, car c'est l'après midi embrumé de tes sucs, il te faut peser lourd dans l'harmonie fétide d'un soleil déclinant. La fatigue aux genoux et rapidement l'ennui, d'assister, sans rien faire, à l'avance du cadran.

Mais on sonne, et ça vibre, et sortir, il le faut. Un dernier coup d'œil, amusé, vers un film rigolo. Un animal blessé, qui éructe et faillit ; comme ça t'amuse tout ça, comme ce n'est pas sérieux. On se poile entre soi, on s'en tape les cuisses. Tu as vu la dernière ? Et comment, oh la la.

Car ta grosse tête de con j'aimerais l'écraser. Ton costume beige merde, et ta besace qui pique. Tes dents blanches, tes yeux ronds, ta barbe à peine poussée. Comme on pèle un brugnon, comme on flambe un fraisier : j'aimerais que ça gicle, j'aimerais voir sur ton front ruisseler la goutte et saisir le mot non. Il n'y aura pas de chance, ni première ni seconde. Tes excuses bidon, tu peux te les carrer : on ne s'est jamais vus sans jamais se connaître et sans rien à comprendre. Sans raison apparente, c'est absurde, et voilà. La violence immature d'un gorille au village. Le respect et la crainte, avoue la différence.

Tes gros poils, ta mâchoire, l'apparat d'un mensonge.