dimanche 28 juin 2009

Tignasse

Au bout d'un moment tu comprends que les mots n'ont plus aucun sens. Que les humains se rassemblent pour se tenir chaud. Et sans plus. Que personne n'a envie de comprendre, que personne ne se donne la peine, que personne n'a ne serait-ce l'idée qui lui vient à l'esprit.

Au bout d'un moment tu comprends que tout le monde est fatigué, que c'est l'hiver bien-sûr et qu'on a des excuses, qu'on a des choses à faire et plein de petites tâches à remplir, de croix à cocher dans des cases, de termes à souligner, d'amasser des feuilles mortes, et puis de les brûler, et puis de recommencer quand ça recommence, et d'attendre que ça passe.

Au bout d'un moment tu comprends qu'ils aiment ça faire leurs courses le lundi, prendre une douche avant de baiser, écrire dans des agendas, planifier, organiser, mettre en place, acheter des décorations de Noël.

Au bout d'un moment tu comprends qu'un cerveau de chèvre ferait tout aussi bien l'affaire. Et tu rêves de voir le ciel s'embraser, sous le lierre, à l'écart des soirées.