dimanche 28 juin 2009

Fait chaud. Envie de me faire baiser.

Moi, ça serait plutôt gravement l'inverse. Quand on dépasse les vingt degrés, j'ai le cerveau qui fond et juste assez d'énergie pour me faire refroidir du thé à l'hibiscus. Je perds du temps à mariner, ou plutôt j'en gagne évidemment, mais pas la peine de me dire de consommer des crèmes glacées, ça me fait mal à la bouche. Et pas la peine non plus de me dire que je suis chiant, ma mère a commencé bien avant toi, brave petit. Non, tout ce que je supporte c'est l'acidité rouge de l'hibiscus. Il faudrait te faire voir la couleur, un brun-rouge tirant vers le pourpre rosé quand tu remplis ta tasse. J'en boirais des litres. C'est d'ailleurs ce que je fais, tant est si bien me ma pisse vire au rouge, enfin, pour être précis dans la description réaliste, il faudrait dire orangé foncé, vu que nous mélangeons ici une sorte de rouge avec une sorte de jaune. Et surtout que l'hibiscus au thé renforce sa teinte originelle, ce qui fait qu'on peut se dire assez éloigné de la pureté des coloris.

Donc baiser non, comment dire pas vraiment. Les températures extrêmes ont cela de commun qu'elles rétrécissent ma bite. Et l'idée de m'évertuer en va et vient m'épuise par avance et me fait transpirer. Ne pas sous-estimer les forces de l'abstraction. Toute mon histoire fait tafiolle, tu dis. Bah oui, tiens, tu crois quoi, que l'avalanche de valeurs de pédale dans laquelle notre culture nous fait baigner n'a aucune incidence sur mon cerveau de parasite ? J'en déduis que tu es juste un tout petit peu con. Et même pas mignon, vu que ta face dégouline de l'idée d'aller cracher parterre afin de prouver ta virilité.

Une fois, je devais faire un truc dans un théâtre. J'ai croisé ce type qui fumait des Gitanes maïs, ou simplement sans filtre, le fait est que ça sniffait gravement le tabac brun. Après avoir compris que je m'étais perdu, ou que bien visiblement je n'étais pas là pour lui, il me fit suivre un autre chemin. Un peu par hasard, un peu parce que j'étais un peu trop con. Arrivés sur les coursives, il ma donné un coup derrière les genoux et m'a fait part de son envie de m'enculer. Avec un couteau brillant et personne aux alentours, la chose fut plutôt rapide. Il m'a craché sur le cul et tâté le terrain avec deux doigts. Quand il a éjaculé sur mon dos, il s'est senti les mains et m'a traité de sale pédé en m'honorant d'un dernier coup dans le bide.

Ce jour-là, il faisait trop chaud pour un mois de mai.