
C’est un peu facile, tout le temps, comme ça, d’écouter les conversations et de noter ou de s’en souvenir, car tu dis aussi des choses très connes, de temps en temps, et personne ne les notera ni s’en souviendra, et ton inconsistance s’évanouira dans l’histoire tandis que celle des autres sera fixée à jamais.
C’est un peu facile, tout le temps, comme ça, de voir la paille dans l’œil de ton voisin, et pas la poutre dans l’œil qui est le tien, mais c’est universel et tu n’es pas le seul qui croit avoir tout compris et se gonfler la cervelle d’être l’unique et indivisible prescripteur de vérité toute entière tournée vers la fonctionnalité première de changer le monde, pour le mieux.
C’est un peu facile, tout le temps, comme ça, de te plaindre, tout le temps, que les autres t’en veulent et ne te laissent pas, tout le temps, t’épanouir comme tu le devrais, ou comme tu le mérites, ou comme tant de ces choses inabouties dont la responsabilité de l’inexécution n’incombe qu’à toi-même.
En plus, tu n’as pas foi en l’humain, alors je ne vois pas ce que tu pourrais revendiquer.