jeudi 11 juin 2009

gloB

J'ai de la culture, tout du moins, on m'a appris à en avoir ; et je serai éternellement reconnaissant envers toutes ces personnes, tous ces passeurs de relais, tous ces messagers du sublime qui font aujourd'hui ce que je suis en cet instant.

Je ne raconte pas ma vie car je sais pertinemment que le narcissisme allié au capitalisme conduit au fascisme. Je suis humble, je suis conscient de ma propre médiocrité qui me frappe quelquefois au visage que j'en reste à terre abasourdi.

J'ai une sainte aversion des hiérarchies, on peut même dire que ça me débecte, quand je suis énervé, je dirais même que ça me donne envie de gerber tellement ça me dégoûte.

Je n'achète pas les journaux mais je croise leurs couvertures et je sais bien, au fond, qu'on veut m'acheter mon cerveau, que je ne suis qu'un produit parmi d'autres, une pièce qu'on ramasse à la fourche et mon âme et tout ce qui fait le sceau même de mon identité est étalée sur le grand marché obscène du libéralisme qui n'a même plus peur d'être effrontément dégueulasse.
J'ai des avis, je pense, je lis, je réagis, je ne vais pas très bien mais il faut s'en sortir même si j'ai beaucoup souffert car il faut que je vous le raconte.

J'ai une tête de 12 ans sur un corps de 56 ans. Je pousse.

Je me débats, je cuisine et j'ai des problèmes gastriques et je transpire. Et il faut totalement que je me débarrasse de mes héritages et de ma filiation car c'est cette famille là qui m'a tellement détruit et enfoncé la tête sous l'eau en la maintenant à la pince monseigneur.

Je me pose des questions et je n'ai pas de réponses, et je suis angoissé et merde des fois j'ai tellement envie de tout foutre en l'air.

Alors je vais voir les statistiques, je compare, j'imagine tous ces individus qui doivent en avoir des points communs avec moi pour passer en moyenne 34 mn 43s sur ma page personnelle et confidentielle car même si je parle au fond de ma vie il y a toujours quelque chose de supérieur, quelque chose qui la dépasse, quelque chose qui fait ce lien aux autres et cette attention, et toute cette curiosité tellement saine et normale et mon coeur se réchauffe de voir que je ne suis pas le seul dans ces tracas. On me soutient.

Je peux aussi parler des gens qui passent même si je ne les nomme pas par respect de leur vie privée, je leur mets des majuscules ou je leur donne des surnoms, je me moque, quelquefois, un peu. J'en rajoute, souvent et c'est la norme d'enjoliver les petits rien pour leur donner la consistance qui fait que je passerai trois heures à me relire et à me relire encore une fois publié, heureusement que la fonction éditer existe et que j'ai les codes d'administration.

Je suis un exemple - non, je suis un exemplaire des hommes de ma génération, de ma classe, de mon quartier - il y a le flot et je surnage.

Ca froisse, ça poisse, je touille.