jeudi 12 mars 2009

Du vrai, du beau, du bien

L'idée serait de construire un grand chapiteau, avec des tapis au plafond ou d'autres tissus qui s'engouffreraient à la renverse, façon col d'utérus retourné.

L'idée serait de les inviter, tous, à se regarder l'un l'autre, à s'admirer, à s'écouter respirer bruyamment, et marteler encore un peu plus un rythme saccadé.

L'idée serait de monter une cabale pour que, sans exception, le jovial le triste, le beau et l'idiot s'accouplent, du moins en pensée, afin de produire de ces chimères qui, dans leur monstruosité, font sens.

Tu l'entendrais par exemple te parler d'amour comme une collégienne à gros points sur les i. Tu verrais sa bouche de canard mort s'écraser sur sa peau douce. Tu sentirais leur chaleur malsaine, à l'odeur de noisette acide, les cheveux collés de petits garçons jouant au foot. Regarde, je fume.

Puisqu'ils sont morts, tous ces gens.