samedi 7 mars 2009

Certitudes

Assis dans les replis du canapé, il contemplait l'existence avec la précision certaine d'un chat égorgé. Trois sacs à midi, quelques miettes ce matin et une longue soirée d'atermoiements (ça occupe). Replet de soieries, de fastes et d'incongruités.

Il observait les autres du coin de l'œil, y allait de ses conseils et de ses objections. Ma vie c'est de la merde, je le sais, tu n'as pas à la prendre en exemple. Du sable avec tes mains trouées, ça glisse, mais le temps passera toujours. Il se réveillait et il comptait : quatorze ans et les choses qui changent, les envies qui s'affadissent, les dialogues impossibles, les cris, les chantages. L'homme de la maison s'était mis à clignoter, à vivre en intermittences de sens bon, c'est le pas cadencé de la touche d'ivoire et de l'éponge qui sèche.

C'est moi qui suis allée à la sortie du cours de piano pour la chercher et tu n'es même pas foutu de dire à ta mère de la garder ce soir ? A quoi bon tous ces sacrifices et ces attentes et ces faire la bonne figure ?

Il avait attendu les tests, les éjaculats dans des tubes, les Playboy racornis d'une décennie (au mois). Il n'avait pas arrêté le jour venu. Il avait tenu la main des stimulations ovariennes, des fausses couches tellement injustes qui font que tout recommence. L'assurance et les prétentions.

Elle tournait en rond et revenait sur elle-même, cinq à six fois de suite, faisait mine de partir et tendait inexorablement son buste d'autruche vers ce qui pouvait la retenir. Annuler la démarche hésitant à se défendre, remettre les choses en place, penser à quelque chose qui fait faire autre chose, se soulager et surtout ne jamais franchir la porte.

Les cordes molles ne résonnent pas des masses.