samedi 15 septembre 2012

L'actualité


On la comprend, quand même, l'humanité, à s'inventer régulièrement des histoires de fin du monde.

C'est que c'est agréable – rassurant – cette idée que, d'un coup d'un seul, les milliards de connards à peine descendus de l'arbre qui composent notre espèce soient dans l'obligation, subite, de bien fermer leur gueule.

Sans possibilité d'excuse.

Sans retour en arrière.

Sans je ne savais pas pardon c'est lui qui m'a traité en premier, sans éventualité d'apprentissage, sans leçon potentielle et même sans risque de faire pire (la prochaine fois).

Juste un trop plein et on arrête. Point. Rideau. Couvercle.

Au silence éternel les excités du bulbe, les piles thymiques, les branchés sur secteur pour qui la moindre scorie de résidu d'absurdité est un prétexte à se taper sur le torse, à montrer les dents, à tendre les poings et à hurler bien fort l'issue inespérée d'un épais ennui.

En regardant les cartes s'enflammer de petites étoiles furibardes, je pense aussi à ceux qui, titillés dans leur torpeur hypercalorique, s'imaginent réjouis qu'il se passe là quelque-chose. Enfin, persiflent-ils entre leurs lèvres, et en pressant fort sur leurs yeux pour se donner l'air redoutable.