vendredi 19 juillet 2013

Plateau

Se sentir enfermé dans la vie. Se sentir prisonnier derrière ses paupières. Je suis de ces gens qui s'assoient toujours au bord des rangs, qui prennent toujours la place la plus proche de la sortie, qui refusent d'être encastrés, bloqués. Il faut toujours une échappatoire possible, même si elle n'est qu'illusoire, même si elle n'est là que pour rassurer le cerveau.

Mais des fois, l'horizon a beau être dramatiquement large, c'est comme si le monde n'était qu'une seule entrave et que moi, au centre, minuscule, je n'avais pas d'autre choix que de m'enfoncer, m’affaisser, me laisser engloutir, obscurcir par une prison aux murs verticalement infinis. A l'ombre, sans fissure, sans défaut, sans grille à déchiqueter de mes petites dents.

C'est une sensation bizarre de vertige inversé. Le cri qui ne vient pas quand vous vous rendez compte que, tout au loin et au-dessus de vous, rien ne jamais s'arrêtera. La frontière qui appelle la frontière et le temps qui passe ne se rattrape guère.

Il reste quand même dans un coin de ma tête cette pensée bête, magique, que la mort ne survient que lorsqu'on s'y résigne. Que lorsqu'on y voit une issue naturelle et parfois souhaitable. Quand on arrête d'agiter les bras histoire d'avoir toujours plus de place pour ne jamais cesser de respirer.