dimanche 11 avril 2010

Oisiveté


(...)

- et c'est comme ça que j'ai réussi à t'avoir

- oui, mais ce n'est absolument pas ça qui m'a séduite chez toi

- ouais, mais quand même, regarde le, lui, il part en camping avec des filles, son duvet est cassé, il doit dormir avec une meuf, et ne la touche pas du tout

- de toute la nuit ?

- mais clair ! Il a même eu vachement de mal à dormir, essayant de se faire une frontière mentale avec le corps de la fille
- l'hallu, mais en même temps, moi ce que j'aime chez toi, c'est que tu sais ce que tu veux

- ah non mais j'ai aussi mes barrières, mes limites, mais le truc, c'est que tu prends ton rôle de femme vachement au sérieux, et ça j'adore, au niveau de la cuisine, mais aussi au niveau du glamour tu vois, tu me valorises vachement

- et sinon pour les vacances on fait quoi ?

- le sud-ouest ? ...

- ah non, merci, avec tous les consanguins là, non, moi j'ai envie de partir de France, du genre aller dans un pays où les gens sont différents, sourient à la vie, où on ne sait plus quand c'est le jour, quand c'est la nuit, quand on se lève, quand on rentre...

- le Portugal ?

On te tuera pour te faire taire, par derrière comme un chien... Et tout ça pour rien ! Et tout ça pour rien !

dimanche 4 avril 2010

Protocole

Il me serait pénible que tu m'écrives une dernière lettre à laquelle je ne pourrais pas répondre comme nous le faisions tant, en intercalant mes passages des tiens, en soulignant, en te montrant que là tu n'avais pas bien compris, qu'il n'y avait pas à savoir si la vie était belle ou valait le coup d'être vécue, qu'il n'y avait pas à se demander à quoi bon, ou pourquoi, et hurler au crayon gras que de me laisser là toute seule n'était ni une bonne idée, ni très sympathique de ta part.

Et qu'on peut bien rebondir et pousser ce qui tombe, je serais bien en peine de m'y remettre en ne te sachant pas là, à portée de martinet dans les rues désertées d'août.

Si tu meurs, ne m'écris pas.