L'esprit en perpétuelle tension. A gérer, calculer, assimiler, informer. Ne pas trop faire peur (pas plus loin que le divertissement), respecter et tranquilliser. Sur la brèche en permanence, avec les tendons qui craquent, comme l'unique point fixe et solide au milieu de murs qui s'effondrent. Ne pas faire attention à la poussière qui s'accumule sur tes épaules, oublier tes yeux qui grattent, et tes oreilles seront vite bouchées par les gravats. Se concentrer, sur autre chose, ce n'est qu'un mauvais moment à passer.
Se mettre entre parenthèses, comme ces animaux à carapace, ceux à piquants aussi qui se figent dans un mouvement de défense bien rôdé (depuis tout ce temps c'est sûr). Espérer qu'on ne détecte pas ton souffle, te tenir la bouche certes, mais tenir surtout en place. La moindre vibration suspecte, le moindre grésillement en trop pourra faire basculer la douleur dans l'autre sens, vers l'irréversible.
Et là : clac.