Il me serait pénible que tu m'écrives une dernière lettre à laquelle je ne pourrais pas répondre comme nous le faisions tant, en intercalant mes passages des tiens, en soulignant, en te montrant que là tu n'avais pas bien compris, qu'il n'y avait pas à savoir si la vie était belle ou valait le coup d'être vécue, qu'il n'y avait pas à se demander à quoi bon, ou pourquoi, et hurler au crayon gras que de me laisser là toute seule n'était ni une bonne idée, ni très sympathique de ta part.
Et qu'on peut bien rebondir et pousser ce qui tombe, je serais bien en peine de m'y remettre en ne te sachant pas là, à portée de martinet dans les rues désertées d'août.
Si tu meurs, ne m'écris pas.