mercredi 4 août 2010

Domestication

Des fois, au fond du crâne, derrière, ce n'est pas vraiment un rêve mais plutôt une sorte de vision, je prends de l'élan près de la porte, cours quelques mètres, m'appuie sur la chaise devant la fenêtre et m'envole. Évidemment, même s'il m'arrive de regarder les oiseaux par en-dessous et d'essayer d'analyser la mécanique du mouvement, je ne vole pas, au mieux je rebondis quelques secondes et m'écrase bien vite, en bas, pas même le temps certainement d'agiter les jambes. Parfois je passe aussi en revue tous les étages connus, du plus bas au plus haut, et j'imagine la chute, les quelques instants supplémentaires de répit, penser à ce qu'on pense à ce moment-là, si on pense quelque-chose à part qu'on va bien se l'exploser, la gueule.

Tout ce qui dérive, et flotte, crâne mollement dans des échauffourées, il y a des gens aussi, ils existent, je le sais, qui réfléchissent des heures et des jours à la fermeté de leur poignée de main, qui font des exercices pratiques, des séminaires de mise en condition, avec des petits stylos faits pour l'occasion posés sur des chaises, et des papiers à en-tête.

Et c'est là que je referme la fenêtre, pour plus de précaution.