lundi 20 septembre 2010

Chauffe, Marcel.

C'est qu'on n'en peut plus, vous savez, de toutes vos amitiés factices, vos hystéries surjouées, vos petites formules à la file, vos mains qui se serrent, vos haines mercantiles, vos dents en plastique, vos paupières puant l'ennui et vos regards l'un vers l'autre, toujours, omniprésents, sous surveillance étroite du risque de déraper. Vos mèches bien peignées, vos ne pas en faire trop, vos casses, vos tests, vos moucherons à merde collés sur vos gencives. Il y en a tellement des comme vous, l'un après l'autre, sans cesse renouvelés, si ce n'est pas toi c'est donc ton frère, à la chaîne, en cadence infernale, tellement de bruit, tellement de heurts, on n'en peut plus de vos malheurs tellement uniques, si dispensables, vos feintes, vos petits salamalecs, vos yeux qui clignent, vos rictus malades, toutes ces choses à raconter, les clous qui se chassent, l'un, l'autre, et se remplacent. L'un et l'autre, ici, là, et ailleurs, partout, encerclant, tapant des pieds, vous mortifiant, pardon madame merci madame, vos gémissements, vos bonnes, blagues, vos réflexes, vos castes, vos coups joués d'avance et vos nuances ternies. Tout comme vos bavardages, vos bouches toujours ouvertes, sèches, et les échos qui remplissent les silences trop courts de vos prises de respiration.