La météorite leur est arrivée sur la gueule, elle en a tué pas mal sur le coup, et surtout les carnivores qui n’aimaient pas la viande trop cuite. Et elle en a tué d’autres, après-coup : les derniers survivants furent les herbivores diplodocus.
Car elle a tout rasé la météorite, les herbes, les forêts, les terrains vagues… les pauvres diplodocus n’avaient plus rien à manger mais erraient dans les champs de ruines et leur ventre les tiraillait. Hyper faim, ils avaient, trop la dalle, miam mais mon estomac fait des bonds, il faut que nous broutions.
Mais un diplodocus c’est un peu con, c’est même très con d’ailleurs, car ça a un très gros corps et un tout petit cerveau, et l’information a du mal des fois à remonter tout en haut, à faire une boucle complète d’intention / message / réponse / action - on doit appeler ça un feedback.
Alors ils avaient faim les diplos.
Mais ils continuaient à brouter, vu qu’ils ne s’étaient pas encore aperçu qu’il n’y avait plus d’herbe ni de forêts ni de terrains vagues (et pas encore de champs car ça n’existait pas).
Alors ils ont commencé à se bouffer les pieds.
Mais ils ne s’en apercevaient toujours pas.
Et ils continuaient à brouter, chomp chomp, et les rotules y passent mais toujours pas de cerveau qui clignote.
Ils étaient contents, les diplos, ils mangeaient.
Et puis ils sont tous morts.