samedi 23 janvier 2010

Croûte

Ils étaient des corps vides qui marchaient, des corps vides qui parlaient, des corps vides qui cherchaient des bouteilles vides à remplir. Des cheveux sur de la peau et des organes morts à l'intérieur, ou alors en plastique. Des mouvements réflexes, des phrases toutes faites, des sentences déjà entendues et tout de suite oubliées – et toi quelle est ta formation ?

Avant dix ans, c'est sûr, plus précisément je ne me souviens pas ma mère m'avait emmenée au planétarium. Dans le noir la tête à l'envers, j'avais déjà la peur panique qu'on m'égorge et le cou sensible, le drap remonté jusqu'au nez de peur des loups-garous, et des vampires, car de toutes les manières leurs têtes passaient entre les barreaux de mon lit, c'est mon frère qui me l'avait dit et à l'époque on lui faisait confiance.

La voix morne dans le noir et les naines blanches, l'extinction du soleil, la mort de tout. Sans espoir sans issue, la cage à souris qui avait la taille du monde. En revenant les hurlements qu'on allait tous mourir, ma sœur qui se foutait de ma gueule et cherchait peut-être aussi à me rassurer vu que bien avant je serai déjà morte. Elle me disait ça : « tu sais, ça fera longtemps que tu seras morte », en mangeant la bouche ouverte.

Depuis à intervalles réguliers j'ai le cœur comme entouré de vent.